La méthode du juste-à-temps pour optimiser la gestion des stocks

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La gestion des stocks est un élément clé d’une chaîne logistique. Il faut trouver le juste milieu entre trop et pas assez afin de maximiser l’utilisation de l’entrepôt et la rentabilité. Une méthode fait des adeptes depuis de nombreuses années : le juste-à-temps (JAT) ou just-in-time (JIT) en anglais. Celle-ci est aussi appelée « flux tendu » car elle repose sur le fait d’avoir les marchandises en quantité nécessaire, pour les livrer juste quand il le faut. Cette technique logistique a été popularisée par le système de production de Toyota, dans les années 70, et ne cesse d’évoluer grâce aux nouvelles technologies. Petit tour d’horizon.

Le juste-à-temps (JAT) ou flux tendu est une technique logistique permettant d’améliorer la productivité grâce à une gestion des stocks optimisée.

Qu’est-ce que le juste-à-temps ou JAT ?

Juste-à-temps, JAT, just-in-time, JIT, flux tendu, 5 zéros ou encore zéro-délai… Cette méthode d’optimisation de la gestion de stocks peut être appelée de différentes manières dans le secteur logistique. Mais, quel que soit son nom, le principe reste le même : produire ou disposer de marchandises au moment où il le faut, dans les quantités nécessaires, pour être livré dans un délai très court. La méthode juste-à-temps ne repose pas sur l’offre, mais bien sûr la demande : posséder l’essentiel en fonction des besoins à un instant précis. Ce principe du flux tendu invite à réduire au maximum les stocks et les délais d’entreposage. Les résultats escomptés sont la réduction du stock tampon et des coûts de stockage, impliquant davantage de rentabilité pour l’entreprise logistique.

D’où vient cette méthode du juste-à-temps ?

Ce principe est loin d’être nouveau. Le concept s’est popularisé au Japon dans les années 70, au sein des usines de la célèbre marque automobile Toyota. Taiichi Ohno, ingénieur, a révolutionné le système de production afin d’en réduire les coûts et éviter la surproduction. Ce qu’on appelle également le « toyotisme » s’inspire du système de production à la demande américaine, mais en se focalisant plutôt sur la rentabilité, sans perdre en qualité. Il élimine les coûts inutiles grâce à une meilleure utilisation des stocks et une réorganisation interne. 

Les grands principes du juste-à-temps

Le juste-à-temps s’est peaufiné depuis les années 70 et reste une méthode incontournable au sein de la supply chain. Cette dernière repose sur quelques principes élémentaires :

  • Produire ou disposer de la quantité nécessaire : on parle de production « tirée », répondant à une demande réelle du consommateur final.
  • Un stock minimum : les stocks tampons ou intermédiaires sont réduits pour ne garder que l’essentiel, et ainsi éviter le gaspillage et l’obsolescence.
  • Réduction des délais : la flexibilité et la réactivité sont de mise pour traiter la demande. On minimise le temps de traitement, de transport, et donc d’attente.
  • La qualité avant tout : rentabilité et productivité ne riment pas avec perte de qualité. Le processus se met à l’arrêt en cas d’erreur ou de défaut afin de les corriger.
  • Amélioration continue : le principe kaizen repose sur la remise en question constante du process en impliquant activement les employés dans la démarche.
  • Synchronisation optimale : la communication et la coordination entre les maillons de la chaîne logistique sont des points essentiels.
  • Relations étroites avec les fournisseurs : il est important de miser sur des fournisseurs fiables, réactifs et proches géographiquement.

Le juste-à-temps porte également le nom de « 5 zéros » pour zéro délai, zéro stock, zéro papier, zéro défaut et zéro panne.

Les avantages et inconvénients de la méthode juste-à-temps

Bon nombre d’entreprises de production et logistique se sont calquées sur le concept du juste-à-temps. Il faut dire que celui-ci compte bien des intérêts en termes d’efficacité et de rentabilité.

Les avantages :

  • Réduction des stocks tampons inutiles et réduction des coûts associés
  • Gain d’espace et optimisation de l’entrepôt
  • Minimise le gaspillage et l’obsolescence des produits
  • Meilleure réactivité et flexibilité face à la demande
  • Marchandises livrées rapidement et satisfaction du client
  • Des retours plus rapides sur les défauts de la supply chain
  • Amélioration de la qualité et de l’efficacité
  • Meilleure rentabilité grâce à des coûts maîtrisés

Chaque méthode a évidemment ses limites, le juste-à-temps en connait aussi. Le principe de flux tendu peut engendrer quelques couacs. Il est important de les considérer pour les anticiper.

  • Analyse continue des besoins et de la chaîne logistique
  • Risque d’arrêt si non-approvisionnement d’un fournisseur
  • Rupture de stock en cas de forte demande imprévisible
  • Impact climatique dû aux transports plus réguliers
  • Manque de réactivité et de flexibilité des équipes
  • Investissement conséquent dans la technologie

Comment mettre en place le juste-à-temps dans son entrepôt logistique

Votre entreprise logistique est séduite par la méthode du juste-à-temps (JAT) ? Vous pouvez facilement l'appliquer au sein de votre unité de production ou de votre entrepôt de stockage. Voici quelques étapes essentielles :

  • Analyses et prévisions de la demande : le principe du JAT repose sur une connaissance accrue des besoins. Des logiciels vous permettront de connaitre les saisonnalités et de constituer les stocks en fonction de l’historique des ventes.
  • Optimisation de l’entrepôt : organisez celui-ci pour permettre aux opérateurs de limiter leurs déplacements et gagner du temps, avec des solutions de stockage adaptées. Tracez les stocks efficacement pour garder un œil sur les entrées et sorties. 
  • Automatisation et outils technologiques : l'automatisation et les cobots rendent le processus plus fluide. Les nouvelles technologies comme l’IA, les traceurs IoT ou la blockchain sont de véritables atouts pour une traçabilité optimale.
  • Relations étroites avec le ou les fournisseurs : assurez-vous que ceux-ci sont réactifs et suivent votre méthode de travail. Comptez sur plusieurs fournisseurs afin de limiter les risques de rupture de stock.
  • Implication des équipes : installez des processus standards pour stabiliser leurs tâches. Soyez à l’écoute de leurs retours dans un principe d’amélioration continue. L’esprit d’équipe est une valeur fondamentale du toyotisme.

La méthode du juste-à-temps n’est cependant pas universelle. Si elle permet à certaines entreprises de gagner en compétitivité, elle peut devenir un véritable piège pour d’autres, car elle demande une implication optimale, à tous les niveaux.

Conclusion

La méthode du juste-à-temps a révolutionné la production mondiale et la chaîne logistique. Depuis les années 70, les entreprises ne cessent de se l’approprier pour la rendre toujours plus efficace. Le but reste le même : gagner en rentabilité tout en limitant les stocks. Le principal inconvénient repose sur le suivi sans faille de la demande et des processus. Un grain de sable peut, en effet, avoir de grandes répercussions. Néanmoins, la méthode comporte de nombreux avantages en termes de compétitivité et d’efficacité. L’émergence des nouvelles technologies rend l’application du principe JAT beaucoup plus simple et fluide. Le juste-à-temps a encore un bel avenir devant lui.

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